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J'ai testé pour vous (et un peu pour moi...) le seul GeoTour de France


Et si on débutait ce nouveau test par une introduction pleine de transparence et d'honnêteté ? Pour être tout à fait franc avec vous, mon planning de publication, aussi chaotique soit-il, prévoyait bien un article estampillé "J'ai testé pour vous (et un peu pour moi...)" pour conclure l'année 2023, mais il ne devait pas être consacré au sujet du jour. En effet, les plus fidèles d'entre vous le savent, l'été est pour moi propice à une agréable géolecture en bordure de lac, et la fin d'année donne lieu à un retour sur le livre. Août 2023 n'a pas dérogé à la règle, mais j'ai malheureusement été rattrapé par la triste actualité : le GeoTour du Pays de Saint-Omer (GT8A), seul et unique GeoTour de France, n'existe plus.



Finalement, pas si honnête que ça le Teuche, car l'article aurait dû s'intituler "J'ai testé pour vous (et un peu pour moi...) l'EX seul GeoTour de France" ... même si, par définition, au moment du test, ce GeoTour français était toujours debout. Du 24 au 26 septembre 2023, deder02 et moi-même avons parcouru une zone d'environ 540 km² et traversé les 33 communes concernées par le GeoTour du Pays de Saint-Omer. Un mois plus tard, le 25 octobre 2023, alors que j'étais toujours dans l'écriture de mes logs (vous connaissez ma ritournelle sur le manque de temps), Geocaching HQ enterrait brutalement le GeoTour GT8A, archivait les 80 caches rattachées, et désactivait l'obtention du souvenir correspondant. Un peu prise de court, l'Office de Tourisme du Pays de Saint-Omer publiait quelques jours plus tard, sur chacune des 80 pages, une note informant de leur décision de mettre fin à leur GeoTour, le seul GeoTour de France. Coup de chance pour l'Indiana Team (porte-poisse pour les autres ?), deder02 et moi avons été les derniers à officiellement conclure le GeoTour de Saint-Omer ... dans les deux sens du terme.


Avant de revenir sur cette expérience et sur les incroyables géoaventures que nous avons vécues dans cette région, permettez-moi de vous rappeler ce qu'est un GeoTour... Il s'agit d'un outil touristique, issu de la collaboration entre Geocaching HQ et les organisations locales (Offices de Tourisme, parcs nationaux, associations, etc.). Le géocaching est un atout formidable pour faire découvrir un territoire ou attirer vers des lieux d'exception, et ça, Groundspeak l'a bien compris. Ainsi, moyennant finance, Geocaching HQ accompagne ces partenaires dans la mise en avant de leur patrimoine à travers un ensemble de caches (si 5 semble être la quantité minimale, le plus important GeoTour actuel propose 150 géocaches). En dehors des visites touristiques, l'attrait pour le géocacheur réside dans le challenge de valider intégralement le GeoTour. Car lorsque le GeoTour tu compléteras, doublement récompensé tu seras ! Virtuellement d'abord, avec la récupération d'un nouveau souvenir à épingler sur son profil, mais aussi physiquement, car la plupart des GeoTours offrent à ceux ayant débusqué 100% des caches un objet collector, comme par exemple un geocoin ou un geowood. Pour cela, il est nécessaire de prouver son grand chelem en remplissant un passeport (à imprimer ou fourni par les organisateurs) à l'aide de mots à recopier, de tampons à appliquer ou encore de pinces à poinçonner, trouvés dans les caches du GeoTour.


Sur les 94 GeoTours actuellement disponibles sur notre planète, plus aucun ne se situe en France. Est-ce une grande perte pour la communauté française du géocaching ? Le GeoTour du Pays de Saint-Omer remplissait-il son rôle de guide touristique ? Et d'un point de vue purement géocaching, qu'est-ce que ce GeoTour apportait en comparaison des autres séries et circuits de caches ?

Les conditions du test

Ma mémoire de vieil homme me jouant des tours, je ne saurai plus dire ni quand ni comment j'ai entendu parler du GeoTour du Pays de Saint-Omer pour la première fois... Tout ce que je sais, c'est que l'envie de l'expérimenter me trotte dans la tête depuis plusieurs années, avec les nombreux atouts que présente ce GeoTour à mes yeux : 80 caches, réparties pas si loin que ça de chez moi, avec une récompense offerte en cas de complétion, cela représente un challenge ô combien tentant à mes yeux ! Il n'a pas non plus fallu insister très longtemps auprès de mon complice deder02 pour le convaincre de vivre cette aventure à mes côtés, et après de longs mois à patienter et espérer que les planètes (et nos agendas) s'alignent, le grand jour (ou devrais-je dire "grand week-end") était enfin arrivé. Mais avant cela, une longue et solide préparation fut nécessaire ..... surtout quand on s'appelle Teuche et qu'on est un psychopathe de l'organisation.


Pour les préparatifs, les premières informations ont été glanées sur la page relative au GeoTour ..... aujourd'hui disparue (pas de rallonge avec tonton Groundspeak). De manière générale, comme pour les autres GeoTours, on y trouvait un court descriptif, un lien pour télécharger le passeport, ainsi que l'inventaire des 80 caches, à la fois sous la forme d'une carte interactive, et d'un listing présentant leurs caractéristiques individuelles : nom, nombre de PFs, note de difficulté, note de terrain, taille et GC code. Il est aussi à noter que Groundspeak met en avant le nombre total de points favoris décernés au GeoTour, probablement confiant dans la qualité de tels dispositifs. Etape suivante dans ma quête de renseignements : la lecture du passeport.


Quelques pages parmi les 12 constituant le passeport du GeoTour GT8A



Ce document s'adresse à tout type de visiteur, y compris les futurs-ex-moldus : si le GeoTour peut permettre aux géocacheurs de découvrir le Pays de Saint-Omer, on peut aussi imaginer l'inverse, avec un touriste lambda cherchant à visiter la région d'une manière originale et ludique. Par conséquent, un bon quart du livret s'adresse aux géocacheurs débutants, une page étant par exemple consacrée aux règles du jeu, ou encore via une section présentant les différents attributs. Etant légèrement expérimenté dans le domaine, je me suis davantage penché sur les passages spécifiques au GeoTour. Si les deux pages permettant de recopier les 15 mots indices ne nous serviront que sur le terrain, une carte du GeoTour du Pays de Saint-Omer se révèle très utile dans mon organisation maladive.


J'adore quand un plan se déroule sans accroc !



80 boites semées ici et là sur un territoire de 540 km²... Même si je connais des camarades complétement fous qui ont validé ce GeoTour en une seule journée, quand vous lisez les "prouesses" que deder02 et moi réalisons sur un powertrail, vous imaginez bien que nous adopterons une stratégie légèrement différente, d'autant plus que les caches ne sont pas posées sous la forme de circuits, et qu'elles sont même isolées pour la plupart. Au final, nous avons opté pour trois jours de défi, supposés tranquilles. Et pour élaborer la feuille de route, je me suis basé sur un mix entre la carte du passeport et le listing des caches. Je dois avouer que j'ai été bien aidé par les organisateurs qui avaient déjà nommé leurs caches en fonction de leur proximité avec les plus grandes communes. En bref, le premier jour sera consacré aux 28 caches autour de Thérouanne et Fauquembergues, la seconde journée sera basée sur les 30 caches autour de Lumbres et Aire-sur-la-Lys, et enfin la conclusion aura lieu autour de Saint-Omer, avec un lot plus raisonnable de 22 caches (en prévision d'un éventuel retard les jours précédents). Voilà m'sieurs dames, c'est clair, c'est carré, et c'est même coloré !


A ce propos, le code couleur que j'ai utilisé n'est pas seulement une preuve de mon bon goût et de mon sens de l'esthétisme. En dehors de la carte, les moins astigmates d'entre vous ont peut-être remarqué sur l'image précédente que les 4 teintes sont également déclinées sur les feuilles de route. D'une part, certaines caches sont surlignées : elles correspondent aux Offices de Tourisme (OT) et Pôles d'Informations Touristiques (PIT) de la région. Il s'agit de lieux particuliers puisque, en dehors des très jolies boites qu'ils abritent, ces sites permettent de collecter des pièces de bois jouant le rôle de jokers, à présenter en cas de mot indice manqué. D'autre part, les couleurs se retrouvent aussi à la fin de certaines lignes, sous la forme de mystérieux pictogrammes.



Liste de courses



Troisième source d'informations : la description des caches sur geocaching.com. Toutes les caches du GeoTour du Pays de Saint-Omer ont été archivées, mais chacune des pages correspondantes est toujours consultable (exemple avec celle de l'Office de Tourisme de Saint-Omer). On y découvre les atouts du lieu visité, mais aussi de manière plus globale le lien de téléchargement du passeport, les apports d'un GeoTour d'un point de vue purement géocaching (attributs, souvenir...), ou encore la liste du matériel à prévoir avec, de manière individuelle, le (ou les) outil(s) nécessaire(s) pour la cache en question, identifié(s) par un code couleur (ils m'ont piqué le concept des couleurs !!!). Le catalogue référence 12 objets et s'étend de la perche au tournevis, en passant par l'échelle ou la paire de waders : tout cela annonce des géoaventures fort sympathiques ;)


Digne des plus grandes agences de voyage, mon kit "GeoTour du Pays de Saint-Omer" comprenant le passeport, la carte personnalisée et les feuilles de route, est imprimé en triple exemplaire : un pour moi, un pour deder02, et un troisième juste au cas où (mon côté prévoyant me poussait à en imprimer 17 autres, mais mon côté foufou l'a emporté sur ce coup). Il ne nous restait plus qu'à réserver un logement/QG/pied-à-terre au beau milieu de cet immense terrain de jeu, et finalement à charger le coffre de la voiture pour ce qui serait la sortie géocaching la plus encombrante de mon histoire.



En route vers les vac... vers le GeoTour !!



Compte-rendu de l'expérience

Si les 80 boites du GeoTour n'étaient pas estampillées GT8A, nous serions face à une "simple" série de géocaches, certes d'une taille plutôt importante, mais malgré tout relativement classique. Attention ! Je n'insinue pas que les contenants et/ou camouflages ne sont pas travaillés, bien au contraire ! J'entends seulement par là que la pratique du géocaching, que ce soit au sein d'un GeoTour ou non, est quasiment la même. Par conséquent, je vais très peu m'attarder sur les caches elles-mêmes, d'une part parce que les plus remarquables seront évidemment racontées à travers mes traditionnels Top 5, et d'autre part parce que je trouve plus intéressant de concentrer ce compte-rendu sur les spécificités du GeoTour. Bon, forcément, je me vois mal résister à partager un ou deux coups de cœur ici, mais je vais tâcher de me retenir...


JOUR 1 - Thérouanne & Fauquembergues - 28 caches


Habitant tous deux le département de l'Aisne, deder02 et moi (aka l'Indiana Team) choisissons de commencer par la zone la plus proche et donc la plus au sud du GeoTour, histoire de faire le moins de route possible et ainsi débuter tranquillement ce road trip de trois jours. Nous décollons de Saint-Quentin vers 9 heures (quand je vous disais qu'on voulait la jouer tranquille) avec les 817 kg de matériel qui allaient nous accompagner tout ce dimanche ... y compris nos jolis pyjamas puisque nous ne nous rendrions à la location qu'une fois cette journée de dur labeur terminée. Après une bonne heure et demie de conduite, nous stationnons le véhicule juste à côté du PIT de Thérouanne et à quelques dizaines de mètres de la première des 80 caches visées. Cette inauguration du GeoTour ne fut ni compliquée, ni particulièrement mémorable, contrairement à notre deuxième objectif du jour où nous allions essuyer quelques couacs...


SPOIL ALERT !! SPOIL ALERT !! SPOIL ALERT !!! Ce court paragraphe va d'ores-et-déjà donner la tendance globale du reste de cet article ! En quelques lignes, très peu nombreuses, je vais balancer TOUT le négatif ressenti durant cette expérience. Le maudit moulin à eau Louvet de Thérouanne condense à lui seul les maigres mésaventures vécues durant le GeoTour. En effet, notre deuxième recherche de boite s'est (déjà) soldée par un DNF, alors que nous y avons passé une première fois plus de 30 minutes, et que nous avons tenté un second essai le lendemain avec une troisième paire d'yeux. Nous avons même cherché un coup de pouce désespéré auprès du PIT voisin, mais les horaires indiqués dans le descriptif de la cache ne sont plus d'actualité (un regrettable désagrément qui aura tendance à se répéter avec les autres PIT) et nous avons trouvé porte close. Cette cache disparue (comment pourrait-il en être autrement ? On parle de l'Indiana Team là...) et des informations obsolètes pourraient laisser craindre une mise en jachère du GeoTour, mais on aurait tort de penser cela, et la suite de l'article viendra le prouver. D'autant plus que nos inquiétudes et notre baisse de moral seront rapidement balayées, pas plus tard qu'avec la troisième géocache de notre feuille de route.


Toujours à Thérouanne, le site archéologique vient très vite nous redonner le sourire, grâce à sa géocache qui illustre à elle seule toutes les qualités du GeoTour. Cela commence dès notre arrivée à proximité du PZ, puisque le rôle touristique du GeoTour est rempli en nous attirant vers ce lieu unique et intrigant. Nous avons d'ailleurs dû nous résigner à esquiver la visite, pourtant très attirante, faute de temps ... en particulier quand on vient de passer une grosse demi-heure sur un DNF. Nous nous sommes donc recentrés sur le géocaching, et cette deuxième case fut elle aussi cochée. Et de quelle manière ! Le contenant est à la fois volumineux et personnalisé, aussi agréable à regarder qu'à manipuler. Et que dire de sa cachette ? C'est du grand art, avec un travail soigné qui offre un redoutable camouflage ! Je meurs d'envie de vous en montrer davantage, mais comme écrit plus haut, je préfère instaurer un suspense insoutenable et sadique en gardant les détails pour un futur Top 5 (#abonnezvous). Tout cela est déjà ultra satisfaisant, mais ce sont des plaisirs déjà goûtés via le "classique" géocaching. Cerise sur le gâteau, cette cache atteint la perfection en apportant finalement la petite touche GeoTour, avec le jeu dans le jeu : en inspectant le logbook, nous récoltons ici le premier des 15 mots indices à recopier dans notre passeport.


Le GeoTour est mort... Vive le spoil !



Poursuivons l'une après l'autre l'analyse des 28 caches de cette première journée, en nous attaquant maintenant à la quatri... Non ? Vous avez sans doute raison... Encore une fois, les plus chouettes découvertes (et il y en a eu !!) seront partagées dans les articles adéquats, et je vais plutôt m'attarder sur les particularités du GeoTour. Je mets donc de côté les magnifiques boites, les formidables camouflages, les cachettes improbables ou encore les originales manipulations, et je saute directement à notre quinzième découverte où nous attendait une grande première ! Mes 11 années de géocaching (certes, pas tellement intensives) ne m'ont pas encore fait faire le tour de ce loisir si unique, et le GeoTour du Pays de Saint-Omer m'a même permis de m'initier à une pratique encore jamais testée jusqu'alors : les swedish caches ! Cela pourrait d'ailleurs faire un sujet d'article pour ma série "J'ai testé pour vous (et un peu pour moi...)", mais même si le GeoTour nous a offert quelques caches de ce genre, je n'ai pas assez expérimenté la chose pour en publier un compte-rendu. Donc très rapidement, pour ceux qui l'ignorent, une swedish cache est une géocache suspendue à plusieurs mètres de hauteur et qui nécessite une longue perche pour être attrapée. Au revoir corde et baudrier : ici, les pieds sont bien plantés dans le sol, et ce sont plutôt les bras et les yeux qui vont travailler (n'entrons pas dans le débat de la cotation difficulté/terrain s'il vous plait). Les quatre yeux de deder02 et moi méritent d'ailleurs une bonne révision, car les bigleux que nous sommes ont eu beaucoup de mal à repérer la boite depuis la terre ferme. Est-ce parce que nous ne savions pas vraiment quoi chercher pour cette première ? Est-ce en raison de la hauteur supérieure à 8 mètres ? Est-ce à cause du resplendissant soleil qui nous faisait plisser nos yeux tournés vers lui ? Bon d'accord, c'est peut-être aussi tout simplement parce que nous n'avons pas été exceptionnels, mais toujours est-il que nous avons mis beaucoup plus de temps à la toucher avec nos yeux qu'avec nos mains prolongées d'une canne à pêche et d'un crochet joliment bricolés par la camarade tiaré02David (encore un énorme merci à toi Sylvie pour le prêt !!). A moins que la partie "attrape-moi si tu peux" soit si ludique qu'elle nous a semblé très courte, trop courte pour les grands enfants que nous sommes. Nous nous sommes franchement beaucoup amusé à cueillir cette haute cache, et sommes repartis de ce spot ensoleillé avec une énorme envie de recommencer.


C'est ce qu'on appelle "tendre une perche"



La suite de ce dimanche après-midi sera elle aussi des plus agréables, avec de très jolies caches favorisées (on a dit qu'on en parlait pas !) mais aussi l'essence même d'un GeoTour : la découverte du patrimoine touristique du Pays de Saint-Omer. Accompagnés toute la journée par une météo exceptionnelle, nous avons été guidés vers des sites attirants par leur histoire, leur architecture, leur particularité insolite, ou par leur simple beauté. A l'image des boites et des manières de les trouver, la diversité et la variété des lieux est incroyable, que ce soient à travers les nombreux moulins admirés, l'histoire minière de la région, les chapelles perdues ici et là, d'étranges monuments rencontrés, et même une version junior de l'urbex.


Moulin de Renty : GC7QDY1



La passe à poissons : GC7QDXQ



Après environ 7h30 de GeoTour, la première journée s'achève avec un peu de fatigue, beaucoup de sourire, et même un très honorable 96% de réussite (un seul DNF quoi). Tout se passe plus ou moins comme je l'espérais puisque non seulement notre double quête de souvenirs (virtuelle avec l'ensemble des géocaches débusquées ; physique avec la récupération des 15 mots indices) est bien partie, mais aussi et surtout parce que nous avons passé des moments inoubliables grâce au géocaching. Nous allons pouvoir nous diriger avec sérénité vers notre point de chute, et terminer ce dimanche en testant deux autres joyaux du patrimoine régional : les frites et la bière !


JOUR 2 - Aire-sur-la-Lys & Lumbres - 30 caches


Pour cette deuxième journée de GeoTour, nous nous attaquons au plus gros morceau, à la fois d'un point de vue géocaching (plus grand nombre de caches à trouver) et géographique (les deux zones sont relativement éloignées sur la carte). Heureusement pour nous, l'Indiana Team sera aujourd'hui étendue à trois membres, avec la venue d'un ami de deder02 qui souhaite découvrir (aux côtés de grands experts) les joies du géomachin. Dans la suite de cet article, cet ex-moldu sera mentionné sous la dénomination suivante : "le stagiaire".


De manière complétement involontaire (si si, j'vous assure), le stagiaire va subir un véritable bizutage d'entrée de jeu ! Je ne parle même pas du retour (en vain) sur le DNF de la veille et d'une interminable déviation qui nous ont fait prendre une grosse heure de retard sur le planning prévisionnel, mais bel et bien de ses premiers pas dans notre monde parallèle. Il faut dire que nous ne l'avons pas ménagé, en lançant les hostilités du jour avec deux T4 qu'il a gentiment accepté de tenter lui-même (un peu sous la contrainte). Pour commencer, c'est à la fameuse échelle télescopique qu'il s'est frotté, celle que nous trimballons en voiture sur des centaines de kilomètres depuis la veille et qui a déjà traversé trois départements ... tout ça pour environ 2 minutes et 15 secondes ^^ Cette seule et unique utilisation de l'échelle durant les trois jours fut brève, mais cette courte parenthèse fut très appréciée, rien que pour le fait de monter et démonter une échelle au beau milieu d'un square, un lundi matin.


Remarquez le professionnalisme de deder02 qui assure "le stagiaire" rien qu'avec son pied gauche



Quelques instants plus tard, toujours à Aire-sur-la-Lys, c'est un autre engin que sortait et déployait le stagiaire. Sous l'ancienne porte d'entrée du magasin d'artillerie, c'est désormais de la perche qu'il lui fallait jouer. Pour la deuxième swedish cache de ce GeoTour, nous laissons le stagiaire passer lui-même à l'acte, tout en le prodiguant de précieux conseils, issus de notre riche expérience dans le domaine (notre initiation à la swedish cache ayant eu lieu pas plus tard que la veille). Bon, après réflexion, nous nous disons qu'il va falloir se calmer et baisser la barre, sinon notre stagiaire risque de ne pas trop comprendre lorsqu'il devra trouver un tube d'efferalgan sur une aire d'autoroute. "Malheureusement" pour nous, les pratiques acrobatico-insolites s'enchainent à Aire-sur-la-Lys, alors avant que le stagiaire enfile un baudrier ou saute à l'élastique, je choisis de reprendre la main et de lui faire comprendre que c'est quand même nous les vedettes. Non mais...


Pour vous dire la vérité, ce n'est pas du tout comme cela que s'est déroulée l'inoubliable expérience aquatique au niveau de l'une des passerelles surplombant la Lys. Certes, c'est bien moi qui suis allé signer le logbook, mais ce fut ni par égoïsme, ni même par choix ! Lorsque mes deux camarades ont rassemblé tous les indices (PZ au milieu de l'eau + attribut "Peut exiger de patauger" + ligne "paire de waders" surlignée dans la liste du matériel), ils se sont montré légèrement moins volontaires et enthousiastes qu'à l'habitude. Etrange non ? Personnellement, j'ai du mal à comprendre comment on peut refuser d'aller s'enfoncer dans un cours d'eau opaque et vaseux, dont on ne connait pas la profondeur, pour aller voir sous un pont de bois vert et de métal rouillé si une boite ne se cache pas à côté des rats et d'un éventuel cadavre humain !? Moi je refuse de manquer un mot indice et de gâcher le temps passé sur mon mignon road book tout en couleur, alors je m'y colle, et vous offre par la même occasion l'instant sexy du jour :


Illustration du proverbe "le ridicule ne tue pas"



Franchement, sincèrement, honnêtement, c'était ..... génial !!! C'est la première fois que j'enfilais des cuissardes (merci bis à tiaré02David, sponsor officiel de l'Indiana Team), et j'avoue que j'avais des doutes concernant l'étanchéité de la chose. Mes craintes furent rapidement chassées pour laisser place au plaisir d'évoluer dans l'eau, mais au sec, sans ressentir le froid, et avec en bonus une étrange sensation agréable à chaque pied enfoncé dans l'instable vase. Je deviens alors le Neil Armstrong du Pas-de-Calais, évoluant pas après pas vers l'inconnu. Après quelques minutes près de la berge à chercher vainement la cache, force est de constater que je vais devoir disparaitre aux yeux de mes camarades pour passer sous la passerelle. C'est alors un autre monde dans lequel je navigue, un peu à la manière de l'upside down dans Stranger Things. Pas de démogorgon sous la version négative du pont, mais une superbe ammobox qui vient conclure à merveille cette exploration aquatique. Finalement, si l'un des mes deux camarades était allé vivre cette expérience à ma place, j'aurais très certainement regretté, voire été jaloux à l'écoute de son récit. Alors merci à eux de s'être lamentablement débinés, et merci également de m'avoir remplacé en filmant cette aventure depuis mon indécrottable appareil photo.


Extrait du prochain Mission Impossible



Afin de revêtir une tenue plus présentable (et plus sèche), je suis finalement sorti de la Lys, mais la Lys n'allait pas nous quitter pour autant. C'est le long de ce cours d'eau que nous avons poursuivi l'enseignement de notre stagiaire, avec une parenthèse nature de 3 caches, avant de retrouver la civilisation et les bâtiments d'Aire-sur-la-Lys, entre la collégiale Saint-Pierre, la chapelle Saint-Jacques et le splendide bailliage qui accueille désormais le Pôle d'Information Touristique. Tiens ! Justement ! Parlons-en des OT et PIT du Pays de Saint-Omer ! Pour rappel, ils sont au cœur du GeoTour, d'une part car le tourisme est une composante à part entière du concept, et d'autre part en raison des jokers en bois que l'on peut y retirer. Bien que appréciables et appréciés, ce n'est pourtant ni l'un ni l'autre de ces atouts que je retiendrai particulièrement, mais bien deux autres qualités considérables. La première réside dans l'accueil du personnel : dans chacun de ces points, nous avons été reçus avec sympathie, bienveillance, professionnalisme et d'immenses sourires. Le cas le plus marquant fut rencontré dans ce PIT d'Aire-sur-la-Lys. Une fois n'est pas coutume, les horaires indiqués dans le descriptif de la cache étaient corrects, et nous étions donc informés de la fermeture du lieu le lundi, jour de notre passage, qui plus est vers 12h30. Malgré tout, en passant devant le bâtiment historique, nous observons quelques allées et venues, puis deux employés en pause cigarette. En nous approchant, l'un deux comprend notre intérêt pour le PIT (rassurez-moi, j'ai bien pensé à retirer les waders, hein ??) et n'hésite pas une seule seconde à nous accueillir, à nous conseiller avec précision et entrain quelques visites dans la région, et même à nous ouvrir la porte afin que nous trouvions la boite à l'intérieur de l'office. Et tant que l'on parle de contenant, le second point commun entre tous ces OT et PIT est à chercher du côté des caches elles-mêmes, à chaque fois originales et joliment décorées. Je vous en propose un florilège ci-dessous (pensez à cliquer sur la flèche pour voir les photos suivantes ... je ne vais quand même pas tout faire ici roooooh) :




L'alternance se maintient par la suite, et nous retrouvons de nouveau des paysages bucoliques, jamais très loin de l'eau. C'est ENFIN l'occasion pour mes camarades de sortir les accessoires de notre boite à outils, d'abord pour deder02 qui a constaté qu'on pouvait sortir vivant d'une cueillette de cache en waders (son spot étant nettement plus simple d'accès en plus, pfff), puis pour le stagiaire qui n'en finit plus de pêcher des boites très haut dans les arbres.


Naissance d'une vocation ?


Notre stagiaire aura à peine mis un pied dans la zone de Lumbres qu'il sera contraint de nous abandonner. J'espère de tout cœur que cette initiation de luxe l'aura contaminé et qu'il ira s'acheter une paire de waders sur le chemin du retour. En attendant, il reste une bonne dizaine de caches à débusquer pour deder02 et moi avant la fin de journée ! Et le symptôme "départ du stagiaire" nous a frappés de plein fouet : dès que le trio est redevenu duo, nous avons essuyé deux DNF d'affilée, coup sur coup !! Fatigue, caches disparues, boites retirées par le vicieux stagiaire ? J'opterais plutôt pour la réponse B, étant donné que la première des deux caches concernées avait été loguée par deder02 quelques mois auparavant : il n'y avait donc aucun doute sur le spot et la cachette (vide). Quant à la seconde boite, elle se trouvait dans un trou à l'intérieur d'une grotte ... qui était en train d'être rebouchée par un employé communal lors de notre arrivée au PZ ! La malédiction fut ensuite levée jusqu'au coucher du soleil, et nous avons ainsi pu profiter pleinement des derniers sites traversés ce lundi.


Le golf de Lumbres : GC7QFDB



La Maison du papier d'Esquerdes : GC7PQZT



JOUR 3 - Saint-Omer - 22 caches


Troisième et dernière journée de GeoTour, et comme dirait l'autre, "les jours se suivent et se ressemblent". A la manière des deux matinées précédentes, l'Indiana Team met plus de temps que prévu à démarrer sa journée de géocaching. Jour 1 : le temps de route entre l'Aisne et le Pas-de-Calais. Jour 2 : retour sur un DNF + déviation routière. Jour 3 : commencer la tournée par la genièvrerie de Houlle. Ce serait mentir que d'accuser le géocaching comme responsable : la boite fut immédiatement dans nos mains. Par contre, la visite de la boutique et l'achat de produits locaux, eux, ont causé quelques dégâts dans l'emploi du temps et nos portefeuilles... Et encore, heureusement qu'il était trop tôt pour une dégustation...


Ceci étant dit, bien d'autres raisons ont fait que ce mardi fut semblable aux deux journées d'avant, et cela pour notre plus grand plaisir !! Peu importe la zone parcourue dans la région, peu importe le jour où nous avons géocaché, peu importe le nombre de caches que nous avons découvertes, un fil rouge relie l'ensemble : celui du choix des emplacements et de la qualité des géocaches. Il est vrai que chacun ira de son coup de cœur et se fera son propre classement. Mais le niveau est si relevé sur la globalité qu'on ne peut pas être déçu d'une escapade géocaching sur le GeoTour, quelle qu'elle soit. Pour ma part, j'ai décerné pas moins de 14 Points Favoris sur les 80 caches du GeoTour, mais en me restreignant pour ne pas dilapider mon stock limité de PF. Tout au long de ces trois jours, j'ai eu le bonheur d'attribuer des pitits cœurs bleus ici et là, tantôt pour féliciter le travail de pose, tantôt pour saluer une originalité, tantôt pour remercier de nous avoir conduits jusqu'à un lieu unique. Tous ces critères ont été observés au cours de notre escapade, et ce troisième jour ne déroge pas à la règle.


Comme dimanche, comme lundi, nous avons aussi parcouru des endroits mémorables le mardi, que ce soit de manière insolite en rampant au fond d'un sombre tunnel désaffecté via l'une des trois multis du GeoTour ...



... ou tout simplement pour la beauté du paysage, comme le surprenant jardin public de Saint-Omer.




Parfois, c'est le géocaching lui-même qui rend un lieu unique à nos yeux. Sans même parler de boite épatante ou de camouflage fait maison (plus tard j'ai dit, plus tard !!), on peut quelquefois se souvenir d'un contenant simple et simplement dissimulé grâce à la manière d'y accéder et/ou de l'attraper. Souhaitant probablement se rattraper par rapport à son manque d'héroïsme précédemment évoqué, deder02 a su donner de sa personne à moult reprises durant cette ultime journée de GeoTour ! C'est lui qui a su trouver le courage de plonger dans les profondeur de la micro-plage d'Arques ...




... et c'est encore lui qui n'a pas eu peur de [ réaliser une vidange / effectuer la révision des 10000 / changer le joint de culasse ] (entourez la blague automobile de votre choix) sous un pont du jardin public d'Arques.




Pas trop frustrant de ne pas voir les incroyables caches et camouflages travaillés que je ne cesse de vanter ? Si j'en crois mon rythme de publication actuel, d'après mes calculs, vous devriez les découvrir dans le Top 5 correspondant aux alentours du printemps 2029. Mais pour vous récompenser d'avoir eu la force de lire cet article jusque là, je peux tout de même vous offrir un petit cadeau de fin d'année ;) J'ai dit que je ne dévoilerai pas les géocaches ..... mais personne n'a rien dit concernant les logbooks ? Nous en avons signé des très originaux sur ce GeoTour, et surtout, sauf exceptions rarissimes, nous n'avons manqué ni de papier, ni de place pour griffonner notre "Indiana Team". Cette parenthèse sur les logbooks me permet par la même occasion de saluer l'immense et admirable travail de la Team Glandouillage ! Non seulement ils ont réussi à faire preuve d'une grande créativité et d'autant d'imagination dans la pose de 80 caches, sans tomber dans la facilité (elles diffèrent toutes les unes des autres par leur taille, leur forme, leur camouflage, la manière de les obtenir, ...), mais il faut souligner en plus l'impressionnant travail de maintenance réalisé sur l'ensemble du GeoTour. Je rappelle les chiffres : 80 géocaches ; 33 communes ; 540 km& de terrain de jeu !!! C'est colossal, néanmoins, boites et logbooks sont entretenus avec beaucoup de rigueur. Il ne faudrait pas oublier que le GeoTour a été lancé en 2018, et pourtant, 5 ans plus tard, il est toujours dans un état impeccable. Encore bravo et merci à la Team Glandouillage !! Je n'ose pas imaginer le temps consacré à ce projet, encore moins le stock emmagasiné quelque part pour palier à tout problème, en particulier quand on tombe sur ce type de logbook :






76 ... 77 ... 78 ... 79 ... Il ne nous reste plus qu'une seule géocache à cocher sur notre road book : celle de l'Office de Tourisme de Saint-Omer. Cette ultime tradi fut volontairement gardée en ligne de mire pour la fin car il s'agit de l'endroit parfait où conclure nos trois jours d'aventure. En effet, j'ai un peu l'impression que c'est là que le projet est né, et c'est aussi là que doit être retirée notre récompense finale. Nous avons validé toutes les conditions requises : les 15 mots indices sont recopiés dans nos passeports, et la quatre-vingtième cache vient d'être visitée (avec un peu de difficulté) au sein même des locaux. Nous tendons fébrilement vers l'agent les carnets qui nous accompagnés durant notre périple, et cette personne ..... ne nous les rendra jamais. NOOOOOOOON !!! Moi qui aime tant collectionner les souvenirs de mes géoaventures, si j'avais su, j'aurais pris quelques photos ou imprimé le passeport en plus d'exemplaires. Bon, ce n'est pas du vol mais bel et bien du troc, car l'employée de l'OT revient au guichet pour nous livrer le saint graal : LE GEOCOIN DU GEOTOUR !!!! YEAAAAAAAAAAH... euuuuh... attendez une minute... ce n'est pas un geocoin ça Madame ! C'est un geowood ! Il est très joli, je vous l'accorde, mais il est mentionné dans le passeport, page 7, paragraphe 3, ligne 3, que la récompense attribuée serait un geocoin ... pas un geowood. Du métal, pas du bois. Bon... L'essentiel est ailleurs, et nous sommes même consolés de pouvoir garder avec nous les trois jetons jokers que nous avons réussi à récupérer ici et là. Peut-être le personnel de l'OT savait-il déjà que ces disques de bois ne seraient bientôt plus utiles ?


A gauche : les 3 jetons jokers.

A droite : le geoco... le geowood du GeoTour.



Quelques jours plus tard, j'allais pouvoir me replonger dans ce GeoTour grâce aux dizaines de photos et vidéos rapportées de ces trois jours exceptionnels ..... et ainsi passer des heures et des heures à loguer les 80 caches sur le site ! L'un après l'autre, chacun des 80 brouillons est ouvert et développé au moyen des souvenirs, les miens et ceux de l'appareil photo. Les 3 DNF sont eux aussi publiés, quand le profil geocaching de l'OT de Saint-Omer me contacte via la messagerie du site. C'est d'abord un message de remerciement que je reçois, en ajoutant que, si je le souhaite, je suis autorisé à transformer mes 3 DNF en Found-it afin d'obtenir le souvenir virtuel. Peu de temps après, un second message m'informait de la disparition très prochaine du GeoTour. Si j'ai pour principe et pour habitude de ne pas loguer en found-it une cache que je n'ai pas trouvée, quelle que soit la raison, l'association des deux messages de l'Office de Tourisme m'a exceptionnellement poussé à faire le contraire. Comme des milliers de camarades géocacheurs, je n'aurai jamais plus la chance de parcourir le GeoTour du Pays de Saint-Omer, et de me venger en rattrapant mes trois échecs. Par conséquent, comme lot de consolation, j'ajoute à ma modeste collection le désormais rarissime souvenir virtuel lié à ce formidable GeoTour.


TADAAAAAAAM !!!



Conclusions

C'est avec la gorge encore serrée que je vous propose, comme d'habitude, un bilan sous la forme peu originale de bons, puis de mauvais points. Sans grande surprise, le positif l'emporte LAAAAAAARGEMENT sur le négatif. Si si, regardez :

+ une grande réussite touristique

+ des caches originales et travaillées

+ beaucoup de variété (cotations, tailles, techniques et pratiques...)

+ une maintenance impressionnante

+ l'accueil chaleureux dans les OT/PIT

- récompense décevante

- l'archivage (soudain) du seul et unique GeoTour de France

Qu'est-ce que c'était bon camarades, mais qu'est-ce que c'était bon !!! Je suis tellement fier et heureux d'avoir vécu cette expérience, qui plus est en compagnie de l'ami deder02, qui plus est en connaissant maintenant son tragique destin (celui du GeoTour, pas celui de deder02 qui se porte très bien). Je ne connais pas les autres GeoTours, mais s'ils sont du même acabit, il va falloir que j'oriente mes prochaines destinations de vacances. Mais pour être à la hauteur, la recette d'un excellent GeoTour est la suivante : 50% de tourisme / 50% de géocaching. Ici, l'alliance entre l'Office de Tourisme du Pays de Saint-Omer et la Team Glandouillage a fait des merveilles. Nous ne nous sommes pas ennuyés une seule seconde durant ce GeoTour qui a su contenter touristes et/ou géocacheurs, avec des sites ET des caches qui méritaient clairement le détour. Malheureusement, le GeoTour du Pays de Saint-Omer fait aujourd'hui partie du passé, et j'espère de tout cœur que ce très modeste article a su lui rendre un hommage mérité, et qu'il vous a fait comprendre à quel point cette disparition va laisser un vide immense dans le paysage français du géocaching. Séchez vos larmes camarades, car mon petit doigt m'a dit que vous risquez d'entendre reparler des acteurs de ce GeoTour en 2024, à la fois chez eux ..... et chez moi.


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