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J'ai testé pour vous (et un peu pour moi...) le Power Trail


Une nouvelle chronique (complètement irrégulière) fait aujourd'hui son apparition sur le blog ! Malgré plus de 6 ans d'expérience dans le géocaching, je suis loin, très loin d'avoir fait le tour de ce loisir aussi nuancé que passionnant, et qui parvient encore à se renouveler aujourd'hui. "J'ai testé pour vous (et un peu pour moi...)" sera l'occasion pour moi de vous raconter ces nouvelles expériences, à travers mes premiers pas sur des pratiques pas encore tentées jusque-là. De chaque test ressortira mon humble et discutable avis, autrement dit ce que je retiendrai de bon et de moins bon de ces aventures.

J'inaugure cette rubrique avec un exercice de géocaching qui divise énormément, et même sans doute la pratique la plus clivante de notre communauté, j'ai nommé le Power Trail (ouais, même pas peur). A moi de choisir mon camp, et pour cela, rien de tel que de m'y essayer !


Revenons tout d'abord sur la définition d'un Power Trail... Il s'agit d'une série comprenant un grand nombre de caches : n'ayant pas trouvé de réglementation "officielle", je me contenterai de balancer un "plusieurs dizaines de caches". Bien souvent, les caches sont peu espacées et peu (pas) travaillées, la plupart étant de simples boites de type canister ou pet tube posées (qui a dit jetées ?) le long de la route. Mais alors, quel est l'intérêt d'un Power Trail ? Faire du chiffre ! Mais pas que...

Honnêtement, en dehors du fait que je voulais découvrir cette pratique et vivre une nouvelle expérience, c'est également l'aspect quantitatif du Power Trail qui m'a attiré. Aussi stupide que cela en a l'air, il me fallait engranger rapidement de nombreux points pour le Carnaval des Caches et obtenir les souvenirs correspondants en très peu de jours de géocaching, faute de temps (encore une fois). Le Power Trail faisait ainsi partie des solutions, et voyons maintenant si ce serait à refaire ou non...

Les conditions du test

Il a d'abord fallu jeter mon dévolu sur un Power Trail. De par sa grandiose superficie, ce type de circuit n'abonde pas, et je me suis ainsi orienté vers la série "Paysages Axonais", un Power Trail de mon cher département de plus de 500 caches que j'ai déjà taquiné deux fois en marchant, et une troisième fois en pédalant. Avec à peine un tiers des caches de ce PT loguées, il y a encore de quoi passer de nombreuses heures à chercher des boites, et par la même occasion énormément de matière pour ma fameuse expérimentation. Mais cette fois, c'est en roulant que j'arpenterai les routes des Paysages Axonais, histoire d'être un véritable Power Trailer (on valide le terme ou ... ?) en favorisant vitesse, gain de temps et drive in. Et pour les mêmes raisons et pousser l'effort au maximum, c'est en binôme que je vivrai l'aventure : l'ami deder02 au volant en tant que chauffeur, moi-même à côté dans le rôle du copilote-chercheur-signataire-photographe-vidéaste.

Je ne sais pas si tous les pratiquants de Power Trail font ainsi, mais j'estime qu'une telle sortie demande une bonne grosse préparation en amont. Je ne parle pas ici de faire le plein d'essence et de boissons énergétiques, mais d'anticiper par exemple les problèmes de réception satellite ou plus simplement de smartphone. C'est pour cela que mon habituelle folie maniaco-masochiste m'a fait non seulement imprimer une carte de l'intégralité du Power Trail, mais aussi enregistrer via l'application chacune des centaines de caches dans une liste disponible hors ligne (indispensable), ou encore concevoir un fichier Excel répertoriant chacune des caches du PT (ainsi que celles se trouvant sur l'itinéraire ... ou presque) avec l'indice correspondant et une case à cocher en fonction du résultat de notre visite (Found It, DNF, Maintenance). Mon imprimante remercie chaque jour le ciel pour l'absence de photos spoiler sur cette série...


Les préparatifs pré Power Trail ne s'arrêtent pas là ! Pour moi, la "maintenance amicale" fait partie de la définition d'un tel circuit : le propriétaire pouvant difficilement maintenir régulièrement ses innombrables caches, j'estime qu'il est du "devoir" des chercheurs de remplacer boites et logbooks abîmés, voire les caches disparues, mais sous certaines conditions sur lesquelles je reviendrai un peu plus tard. Me voilà donc à passer la soirée à découper, agrafer, plier, enrouler et glisser dans canisters et tubes d'Efferalgan. Oui, on ne va pas se mentir, les tradis des Power Trails sont rarement des constructions hyper élaborées aux milliers de PFs, et mon stock de boites lambda devrait être amplement suffisant pour dépanner. Et puis de toute façon je suis complètement nul en bricolage...


L'Indiana Team est ainsi parée d'un kit de 30 caches de secours, prêtes à poser ! On y va ?

Compte-rendu de l'expérience

Commençons par les chiffres... Ce n'est pas le plus important pour bon nombre d'entre nous, mais c'est quoi qu'on en dise un critère important en Power Trail, et restons scientifiques jusqu'au bout en récoltant les données numériques de cette expérience :

500+ : nombre de caches du Power Trail "Paysages Axonais" (pour rappel).

9 : nombre d'heures passées tranquillement sur ce Power Trail. C'est relativement peu comparé aux mordus (combien ont lu moLdus ?) qui peuvent géocacher 24 heures non stop, mais deder02 et moi avions des impératifs qui nous ont contraints à débuter "tard" à 8h13 et stopper "tôt" à 17h09.

89 : nombre de logbooks signés. Deder02, qui était en charge des comptes, s'est planté dans ses calculs alors que nous avons appuyé sur le champignon en fin de journée pour atteindre un score rond mais peu impressionnant de 90. Pffffff j'vous jure...

20 : nombre de maintenances réalisées. Nous avons notamment choisi de remettre une nouvelle cache uniquement lorsque nous étions absolument certains du spot et de la disparition de sa boite (pas de maintenance "facile" en cas de doute).

4 : nombre de DNF. La moitié où nous n'avons pas trouvé de boite (mais il y avait des possibilités pour qu'elle soit toujours présente, malgré nos recherches intensives), l'autre moitié où nous n'avons pas trouvé de spot (abattage d'arbres, poteau supprimé).

Ayant pour ma part déjà débuté ce Power Trail, nous avons repris à l'une des extrémités des petites boucles que je m'étais concoctées à l'époque, à savoir la #062, pour ensuite progresser naturellement dans l'ordre de la série (jusqu'à retomber sur une autre des petites boucles déjà visitées, mais c'est déjà assez compliqué comme ça...). Il y a 2 ans et 2 mois de cela, ma venue sur cette #062 s'était soldée par un DNF. Pas question de se laisser faire aujourd'hui ! Les coordonnées et l'indice ne laissent aucun doute sur le spot : ma bonne humeur matinale et moi-même fonçons vers un panneau et j'y découvre la première cache du..... bah non..... rien..... rebelote..... Mais j'ai mon kit de secours avec moi cette fois, HA HA !!! Nous effectuons ainsi notre première maintenance sur la première cache : plus que 29 boites de rechange. Plus que 28 à la troisième cache... Plus que 27 après la cinquième... Hop hop hop ! On se calme ! Je m'attendais à de la maintenance et m'y étais préparé, mais à ce rythme là, notre stock sera écoulé avant l'heure du déjeuner ! C'est à ce moment là que nous avons pris la décision de n'agir qu'en cas d'extrême urgence : pose d'une boite si disparue (tant pis pour les boites cassées), changement de logbook si absent ou rempli (tant pis pour les logbooks humides).

Et c'est parti pour une journée de voiture ponctuée de moult arrêts ! Deder02 est à la conduite, Teuche à la recherche, avec quelques rares occasions où Deder02 daigne se dégourdir les jambes pour géocacher à son tour, ou tout simplement pour profiter d'un endroit. Car c'est là notre manière de voir les choses, notre (géo)philosophie : PRO-FI-TER ! PRENDRE DU PLAISIR ! Nous n'avons pas abordé le Power Trail comme une pratique intensive, avec un chronomètre déclenché à chaque drive in et une cache balancée par la vitre une fois loguée. Certes, nous avons essayé par moments de mettre en place un rythme un peu plus soutenu, pour tester et jouer d'une autre façon, mais à aucun instant nous n'avons forcé malgré nous, par crainte de perdre ce fameux plaisir. Géocacher doit rester un loisir, un divertissement, et surtout pas devenir une contrainte ou un ennui.

Cela s'est traduit pour nous de différentes manières. Par exemple, nous refusions d'abandonner au bout de 30 secondes d'échec, quitte à perdre plusieurs minutes et réduire ainsi notre score en fin de journée. Cela s'est parfois conclu par un DNF, d'autres fois par la découverte d'une cache résistante et cette euphorisante sensation de victoire, décuplée pour le coup, que nous connaissons tous.

Hors de question pour moi de changer par ailleurs ma façon de géocacher : au grand dam de mes accompagnateurs, toujours surpris la première fois qu'ils géocachent en ma compagnie, je filme chacune de mes sorties, et je ne vois pas pourquoi un Power Trail serait une exception. Ces vidéos font perdre du temps ? Je vois ça plutôt comme un énième excellent souvenir immortalisé, que j'aurai plaisir à revivre devant un écran. Mes traditionnelles photos étaient également de la partie : celles des caches, celles des logbooks, mais aussi et surtout celles des jolis lieux traversés, des monuments et bâtisses croisés, et autres rencontres intéressantes et/ou insolites.


Certains jugeront que c'est de la pure folie d'avoir "perdu" autant de temps. Mais que penseront-ils en sachant que je ne me suis pas contenté de photographier au niveau des PZ des caches du Power Trail, mais que nous nous sommes parfois écartés de plusieurs mètres, par exemple pour explorer un curieux tunnel en contrebas de la route...


Et que diront alors les puristes du Power Trail si je confesse que nous nous sommes même arrêtés (plusieurs minutes !!!) sur des sites hors circuit, complétement dépourvus de caches, comme la ravissante église Saint-Hilaire de Montbavin, avec ses mystérieux souterrains et sa terrasse offrant un magnifique point de vue sur les fameux "Paysages Axonais"...

Conclusions

Finalement, qu'ai-je retenu de ce Power Trail ? En quoi cette pratique est-elle intéressante ou non ? Sans grande originalité, je vous proposerai à chaque fois en fin de "test" les points positifs et les points négatifs dégagés de l'expérience.

+ une super journée partagée en Team

+ une expérience à part à vivre

+ un challenge à relever

+ un moyen de vite augmenter son score

+ de beaux lieux et paysages traversés

- pas de caches travaillées

- peu d'entretien réalisé

- beaucoup de logs à rédiger une fois rentré

- manque de sérieux et de responsabilité des chercheurs pressés (boites non recachées, logbooks signés n'importe où, ...)

- fatiguant !

Très franchement, à ma grande surprise, j'ai pris énormément de plaisir sur ce Power Trail en le parcourant de manière plus "intensive" (un qualificatif très très relatif) que lors de mes premières visites. Ceci étant dit, je comprends tout de même les détracteurs de Power Trail qui peuvent déplorer à juste titre l’enchaînement de boites sans âme (même si je tiens à saluer le travail titanesque de repérage et de pose de l'owner), relevées à la va-vite en mode drive-in. Néanmoins, je leur répondrai une nouvelle fois que la beauté du géocaching réside principalement dans sa diversité. Il y a tellement de possibilités en géocaching que toutes les pratiques ne peuvent plaire à tout le monde : il y a les haters du Power Trail tout comme il y a des géocacheurs qui ne comprennent pas comment on peut passer des heures à cogiter sur une énigme, ou d'autres encore qui préféreront éviter une multi jugée (peut-être à tort) trop longue.

Vous êtes anti Power Trail ? Dans ce cas passez simplement votre chemin et amusez-vous avec les innombrables autres moyens de géocacher ..... et surtout laissez ceux qui aiment le Power Trail faire ce qu'ils veulent, sans les dénigrer ou les agresser. Mieux encore, faites comme moi : adaptez la pratique du Power Trail selon vos envies ! Pour ma part, c'est toujours avec l'objectif de prendre du plaisir que j'ai écumé les routes des Paysages Axonais, prenant le temps d'admirer ce qui m'entoure, de prendre photos et vidéos souvenirs, et pourquoi pas de m'arrêter et m’asseoir quelques minutes au bord du chemin pour profiter de l'instant. J'ai même varié les plaisirs en utilisant déjà 3 moyens de transport différents sur cette série (chaussures de rando, VTT, voiture), et l'idéal reste pour moi de partager ces aventures en Team.

Personnellement, le test s'avère même concluant puisque j'ai très envie d'y retourner en compagnie de l'ami deder02, d'une part parce que je déteste l'inachevé (encore plusieurs centaines de caches à taquiner sur les Paysages Axonais), d'autre part et surtout parce que, et je n'ai pas peur de le dire, j'ai aimé faire du Power Trail ..... dans ces conditions.


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